a short site about The Divine Comedy

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27/10/2019, a short Q&A

Il y a quelques mois j’avais été contacté par un célèbre magazine pour répondre à un questionnaire dans le cadre d’une série d’articles sur les fans, principalement sous l’angle des collectionneurs.
En fin de compte, le sujet a été abandonné, et plutôt que de perdre ces réponses, les publier ici est l’occasion de partager les tenants et aboutissants de ma passion.

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Qu'est-ce qui a déclenché cette collection ?
J’ai toujours eu l’esprit de collection, j’aime collectionner les disques des groupes que j’aime, et quand je les aime vraiment beaucoup je deviens complétiste.
Dans mon cas pour The Divine Comedy, il y a deux aspects. Sur les disques officiels : le fait de faire le site où je documente tout me motive à entretenir la collection.
Ensuite quand on est fan d’un artiste, on recherche bien sûr à découvrir les choses les plus inattendues, et intéressantes (démos, performances inédites, etc.) Chaque concert est différent et a sa particularité.
Par ailleurs sur les enregistrements non-officiels, il y a une volonté de préserver un patrimoine, et de mettre la main sur le plus d’enregistrements possibles pour les restaurer du mieux possible.

Les premières pièces ?
L’album Liberation pendant l’été 1999, deux mois après avoir découvert le groupe. Après la collection a véritablement démarrée avec la sortie du collector A Secret History en Novembre 1999. Une compilation de lives/démos donne envie d’en savoir plus, et de trouver les enregistrements complets.

Les dernières achetées ?
Un pirate russe de Office Politics. Egalement un CD-R instrumental d’Absent Friends, et l’édition française de la cassette de Casanova. Ça faisait plus de 10 ans que je cherchais à avoir une preuve qu’un tel pressage existait.
Et j’ai aussi récemment fini de mettre la main sur la totalité des concerts que Divine Comedy avait donnés dans ma ville. Dont certains masters qui n’avaient pas circulés et que j’ai pu restaurer dans de bonnes conditions il y a quelques années.

Même si la taille ne compte pas, quelle place prend cette collection ?
Il y a une grosse flightcase pour les CDs ; mais j’ai eu besoin d’une autre pour tous les récents disques de chez Divine Comedy Records. Ensuite, une flightcase pour les LPs, et une autre pour les 45t, et un carton pour les cassettes officielles. Et puis beaucoup de magazines, journaux, des bootlegs, albums photos… Et tout ça numérisé avec du matériel haut de gamme.
Et en plus, un paquet d’informations récupérées sur internet, cela prend en tout plus d’1To de données. Sauvegardées sur bandes magnétiques bien entendu.

Elle s'organise comment ?
Tout est bien protégé et rangé en fonction du format. Le problème est que des trucs se retrouvent séparés dans différents endroits, comme les pochettes carton et leur CD. Ce qu’il faudrait que je fasse est un inventaire pour ne pas avoir à rechercher quelque chose quand je ne sais plus où c’est. Et sur l’ordinateur il y a un tel volume de données, que ça commence à devenir un travail sans fin. Parfois je passe plusieurs heures juste pour retrouver une petite info dont je n’ai qu’un vague souvenir 10 ans après. J’aurai besoin de traitement big data, haha !
Mais c’est déjà important d’avoir accompli toute cette préservation. Le site permet déjà de mettre au jour une partie de tout cela, mais il y a un tel travail de documentation à faire que ça n’avance pas aussi vite que j’aimerais.

L'essentiel, c'est la chasse, la quête ou posséder le disque, l'objet ?
Bon, dans la mesure où la finalité de la quête est d’avoir l’objet, je dirais que c’est bien sûr de l’avoir enfin. Mais je ne cherche pas à posséder pour posséder, je le fais également dans une démarche de documentation. Je suis sans cesse à l’affût de documents. Surveiller les disques officiels sur eBay ou discogs n’est qu’une légère tâche de fond. Il y a beaucoup de gens avec qui je suis, ou j’essaye d’être en contact, pour récupérer des archives. Ca peut être n’importe quoi : de l’audio, des vidéos, des photos, des articles de presse.
Chaque trouvaille est une victoire, mais tant qu’il reste de choses à trouver, la quête n’est pas terminée. Toutefois, la quête permet de trouver des choses auxquelles on ne se serait pas attendu. Par exemple, grâce à un fan de Divine Comedy, nous avons pu exhumer un document totalement inédit de Led Zeppelin !
Et si j’achète une cassette de démo par exemple, ce ne sera pas juste par fierté de dire « j’ai la démo ultra rare de Neil Hannon faite en 89, c’est une cassette et c’est tout pourri, hahaha ». Non, je gagne non seulement l’objet, mais la possibilité de restaurer l’enregistrement dans les meilleures conditions possibles, en respect de la place que ça tient dans l’histoire du groupe.
Certaines peuvent désormais circuler sur internet indirectement grâce à moi. Bien sûr je ne vais pas ouvrir les vannes et publier toutes mes archives si vous vous posez la question. Mais je suis transparent sur ce que je possède, tout est documenté sur le site, et les gens peuvent me contacter ; la plupart des collectionneurs privés ne font pas cela, ils restent vagues sur ce qu’ils ont, et ne se soucient pas d’archiver soigneusement leur patrimoine. Je suis toujours ouvert à la discussion. Et c’est important que les gens sachent ce que je fais, et c’est quelque chose que j’essaye d’expliquer.

Plus belle histoire en lien avec la collection (par ex. trouver une pièce incroyable au fin fond
d'un vide-grenier paumé, faire une rencontre grâce à la collection, etc.)

J’ai fait beaucoup de bonnes rencontres grâce à la collection.
Dans les trouvailles miraculeuses, il y a eu le Live à la Cigale trouvé dans un bac à single.
J’avais aussi fait ce rêve il y a fort longtemps de trouver dans une obscure boutique à Paris des enregistrements des concerts parisiens du groupe. Ce rêve s’est un jour réalisé lorsqu’un disquaire, fan du groupe à leurs débuts, m’a sorti de son arrière boutique les enregistrements qu’il avait réalisé des 3 concerts que le groupe avait donnés à Paris en 1996. J’ai également pu restaurer ces bandes inédites.

Et la pire ?
Que le groupe (ou son management) ait cédé à la mode des ‘enregistrements uniques’, à vendre 50£ un disque 1 titre avec une démo. Pour Foreverland, il y en a eu une cinquantaine de vendu à des personnes différentes. Cela permet de « créer un buzz », se faire facilement de l’argent sur le dos des fans ; mais c’est plutôt malsain. Vendre un triple album de démos aurait fait plus de vente (vu la taille de la fanbase) ; pour ce prix-là, ça n’aurait pas semblé délirant
Ils ont définitivement franchi la ligne, où la musique est secondaire sur l’égo du public ; les gens étaient satisfaits d’avoir un objet unique, plus que de la chanson.

Internet ça a facilité la collectionite ou ça a tout gâché ?
Facilité en globalité. La plupart des disques ‘rares’ proviennent d’en dehors de France, et eBay a facilité les moyens se les procurer.
Malheureusement la démocratisation de l’informatique a fait beaucoup de mal car beaucoup de documents ont mal été numérisés. Et youtube a amplifié le problème ! Des gens pensent qu’ils peuvent numériser une VHS en filmant l’écran de TV avec un smartphone et poster sur youtube ! Mais internet permet également de trouver des contacts, et de faire de recherches qui n’auraient pas été possible autrement.
J’étais malheureusement trop jeune pour avoir connu l’époque des fanzines. Il y a toujours eu une plus haute estime à ceux qui faisaient un fanzine, du fait que c’était un véritable objet ; par rapport à l’époque des sites internet, où on devait penser que c’était simple de faire une page web.
Aussi, quand j’ai commencé le site, l’Internet était différent, et plus dans l’idée du partage d’information ; je suis parti le plus possible dans cette voie là, mais sans être récompensé car aujourd’hui la mode est aux réseaux sociaux, et ce sont les gens qui participent le plus à la gamification qui ont l’avantage. Vous n’imagineriez pas dans les années 90 quelqu’un publier un fanzine avec que des selfies… mais c’est ce qui se passe maintenant. Au contraire, je ne veux pas me montrer, je suis là pour parler du groupe et pas de moi. Mais cela est désormais mal vu et joue contre moi.

Peut-on être ami avec un autre collectionneur du même artiste/groupe ?
Oui. A condition bien sûr qu’il y ait une communication positive, des échanges. Si c’est juste pour comparer la taille de sa collection, ce n’est pas intéressant.
Malheureusement – et c’est le cas pour tous les groupes – il y a beaucoup de concurrence entre les fans. Peu de partage, ou alors de la fausse générosité. Si quelqu’un se procure un truc rare par exemple, la plupart du temps il partagera une photo prise avec son smartphone plutôt que des scans à 300dpi.
Certains prétendent respecter une certaine éthique pour ne pas partager, mais c’est des conneries – je veux dire leur argumentaire est basé sur des sophismes (par exemple les trucs des débuts ne devraient pas l’être car Neil trouve que ce n’est pas bon ; Neil parle en terme de sortie commerciale, et pas du fait que l’on passera sur le bucher pour les écouter). Si t’es un pote et que tu sais combien ce genre de chose compte pour moi, l’amitié doit passer avant cette prétendue déontologie. En fin de compte, l’histoire est toujours la même : des occasions sont loupées, le temps passe, les choses deviennent irrécupérables. Quand cela arrive, je ne me vois pas sourire à ces gens-là : « tu es un bon fan ».

Le Graal, la pièce pas encore trouvée ?
En officiel il me reste des tests-prints, promo instrumentaux, etc. à trouver.
Ensuite, il reste encore beaucoup d’enregistrements non-officiels qui ont existés et ne circulent pas forcément. Par exemple les concerts avec Michael Nyman en 1997 dont je sais qu’au moins un enregistrement existe. Ou encore l’enregistrement complet du concert solo au Dublin Olympia en 94, il avait circulé !
Mais le véritable St Graal doit certainement être la démo cassette de Liberation, car elle est le point de transition entre la période rock des débuts, et la période pop. Je sais que des gens proches du label ont eu l’occasion de l’écouter.
Après il y a des vidéos qui existent de l’époque avant Divine Comedy, qui n’ont jamais circulé. Est-ce que ça moisit encore quelque part en Irlande ? Mystère...

Etes-vous capable d'admettre qu'à un moment, votre artiste chéri à été moins bon, décevant ?
Bien sûr. Ces dernières années Neil Hannon semblait être plus tombé dans la facilité et faisait moins preuve d’audace qu’à ses débuts. Mais je pense qu’il a toujours autant de talent, et le dernier album montre qu’il peut encore nous surprendre.
Après je ne doute pas qu’il aura de plus en plus de reconnaissance.

Cette collection a-t-elle fait des petits, donné lieu à d'autres collections ?
J’ai d’autres collections. Sur des artistes en lien, tels que Duke Special, Matt Berry ou Anthony Reynolds. Et également sur d’autres artistes n’ayant aucun lien, mais c’est une autre histoire. Toutefois, pour aucune d’entre elle je ne me suis investi socialement dans les cercles de fans ; mais je peux être investi de différentes manières, ça dépend du groupe aussi (si c’est d’une autre époque, voir défunt). Je ne ferais probablement pas d’autre site cependant, et juste écrire pour moi, car l’expérience m’a montré qu’il avait peu de considération pour des propos hors des clous promotionnels.

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